Pour information à nos adhérents, voici le rapport sur les algues que nous avons remis à la métropole.
ALGUES VERTES 2018
Le port de beau Rivage est situé sur la rive nord de l’étang de Berre , il jouxte la
centrale électrique de Saint Chamas . La profondeur moyenne à l’intérieur est d’environ
1m60 ; la passe d’entrée de 30 m de large, a une profondeur d’environ 2m . Les fonds
sont constitués de sable coquiller et de vase avec une flore aquatique variable avec la
saison .
En décembre 2017 un phénomène tout à fait inhabituel est survenu , à savoir
l’envahissement de la passe d’entrée par des algues vertes (laitue de mer) en quantité
telle que plusieurs voiliers tentant de sortir se sont trouvés totalement immobilisés , même
avec un tirant d’eau faible (1m25) . L’ intervention extérieure a été nécessaire pour les
remorquer et les dégager du piège dans lequel ils étaient englués , les algues se
comportant comme une masse compacte et cohérente . Seul un catamaran avec moins de
1m de tirant d’eau a pu passer tout en remarquant la forte résistance à l’avancement.
Les algues vertes sont abondantes en automne dans l’étang , probablement sous
l’influence de la température et peut-être suite aux orages apportant les nitrates qui
stimulent leur croissance . À cette époque elles poussent spontanément à l’intérieur du
port , tapissant la totalité du fond sans présenter de gène pour la navigation, ni réaliser
d’amas notables . Les vents de sud apportent sur les plages environnantes ces mêmes
algues d’autant plus abondantes que les vents sont forts et prolongés . Les plages se
libérant assez rapidement lors des coups de Mistral .
En décembre donc , à l’occasion des périodes de vent du sud , c’est un véritable
« bouchon » tel que décrit plus haut qui s’est formé à l’entrée du port et est resté bloqué à
ce niveau. Un phénomène de cette ampleur est totalement inconnu dans nos anales avec
une extension de plus de 30 mètres de longueur et sur toute la largeur de la passe ; son
épaisseur était telle que la hauteur d’eau libre n’était que de 20 à 30cm .
A noter l’existence d’une forte invasion de la digue Est du port .
Nous pensions que le Mistral allait dégager cela comme sur les plages avoisinantes
et avons donc pris notre mal en patience . Les solutions mécaniques envisagées sont
apparues difficiles à mettre en oeuvre sans gros moyens .
Le Mistral en janvier n’a pas résolu le problème et les températures sont restées très clémentes pour la saison . En février la densité des algues a commencé à diminuer très progressivement et la passe est redevenue praticable à compter de la mi-février sans être totalement libérée . C’est
semble-t-il la combinaison de la nette baisse de la température et du Mistral fort qui ont
produit cet effet . De façon concomitante il faut noter que les fonds à l’intérieur du port ont
vu une régression de plus de 75% du tapis d’algues vertes . A l’extérieur la zone envahie
de la digue Est persiste encore en mars sur une étendue représenté sur l’image .
En conclusion :
Les causes seraient à analyser avec une démarche moins empirique que nos
simples observations et à mettre en parallèle avec les données météorologiques et
hydrologiques . Il serait aussi utile de mesurer la croissance et la décroissance des algues
et si un bouchon se produit à nouveau , avoir une méthodologie d’observation , puisque
cela s’est déjà produit au port de Berre et probablement se reproduira …
La (les) procédure(s) optimale à mettre en oeuvre pour libérer les passes reste à
valider , celle-ci étant certainement onéreuse ne devra être entreprise qu’à bon escient et
négociée à l’échelle de l’étang .
La prévention d’une telle invasion doit faire l’objet d’une réflexion qui dépasse de
loin notre compétence .
Le CNBR remercie les différents intervenants qui ont rapidement réagi à notre demande.
Le COMITÉ